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Il n’y en a pas de solution en santé

Lors d’une rencontre fortuite avec un vieil ami, je lui demande : Maintenant que tu as quitté le réseau de la santé et que tu exerces tes talents ailleurs, que peux-tu dire des changements dans ton travail? Sa réponse : Dans le réseau de la santé, il n’y a pas de solutions aux problèmes ! Ici oui ! Laissé sans voix, songeur, je me demande pourquoi n’y a-t-on pas pensé avant? Un jour, on a décidé de s’endetter ensemble pour être soigné. On a créé un système public pour payer les gens comme le célèbre Dr Grondin. Il approuvait, dans ce Québec riche en pauvres et pauvre en riches, aucune autre issue. Ce système a été créé pour se payer des médecins, ce qui tombe sous le sens, mais l’a-t-il été pour la santé des gens? Non ! Pour les soigner seulement ! Enfin, les gens pouvaient être malades sans soucis de payer et des médecins ont inventé des maladies. Il était inscrit dans les gènes du nouveau-né que jamais il ne suffirait à la tâche. Preuve à l’appui, la pandémie a révélé sa capacité limitée d’action. Jamais on y arriverait. Une seule certitude, tous seront toujours bien payés, peu importe les listes d’attente. Pas de solutions aux problèmes ! Tels qu’ils sont posés, en cherchant des recettes magiques, en jouant avec des données, dans une tour de Babel où la divergence n’est pas acceptée, où on ne se remet pas en question. On veut chiffrer et non comprendre. En fait, on pense qu’on va comprendre en chiffrant. Non, tout ne se mesure pas si simplement. Il y a un nombre infini de façons d’interpréter la signification de la mesure. Si tu ne peux mesurer, ne va pas dire que cela ne se mesure pas. À n’en pas douter, on peut s’améliorer sans donner un chiffre. Les patients ne s’additionnent pas. Mais quelle est la mesure du raisonnable? Un mystère pour tous actuellement. Quelles sont nos références? Sachant que la perfection n’est qu’une chimère. Il n’y a pas de solution possible avec les méthodes d’aujourd’hui. Il faut se tourner vers des visionnaires d’ici de l’UQAC qui parlent santé durable et prise en main de sa destinée. Je pense que cette situation sans issue convient à plusieurs. Elle permet un antagonisme destructeur, un état de crise permanent avec plus de facturation, plus de critiques pour la visibilité des groupes de pression syndicaux et patronaux. Jamais satisfaits les groupes sont gérés par des catalogues de conventions. Notre système en est un qui répare, sans faire suffisamment pour la santé globale. La somme des intérêts corporatistes ne donne pas les résultats attendus. Dans ce cas, le tout équivaut à la somme sans plus, sans profit généré par l’ensemble. 

– Jacques Gagnon, ing. Président directeur général d’Imagem